mardi 23 mars 2010

L’Algérie dénonce "la biopiraterie"

Parcs de l'Ahaggar et du Tassili : L'Algérie dénonce « la biopiraterie »

Parcs de l'Ahaggar et du Tassili : L'Algérie dénonce « la  biopiraterie »La ministre de la Culture, Khalida Toumi, dénonce le phénomène de « biopiraterie » qui est « un impérialisme vert, dont on a connu que les premiers effleurements », à l'occasion des journées d'information sur la conservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili inaugurées hier à Tamanrasset.


Dans une allocution lue (en son nom) par Mourad Betrouni, directeur de la protection légale et de la valorisation du patrimoine culturel, les efforts des experts et des agents des Offices des deux parcs ont été salués dans leur mission de protéger ce patrimoine. Contre l'écologisme ambiant, Mme Toumi a affirmé que la diversité biologique, animale et végétale, recouvre, pour le cas de l'Ahaggar, des significations qui ne sauraient être vues sous le seul prisme de l'écosystème. La ministre égratignera au passage quelques experts sourcilleux. « Lorsque nous parlons de l'Ahaggar et du Tassili, nous semblons oublier que nous sommes dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi et que cette réalité cache une signification que les experts étrangers ne comprennent pas le plus souvent. Le développement économique de ces régions ne saurait être antinomique avec la préservation des valeurs culturelles », assènera-t-elle en se prononçant contre le pillage, le gribouillage et les graffitis ainsi que l'arrachage de parois peintes ou gravées.

Lancée en 2005, la première phase du projet de la conservation de la biodiversité, qui préconise la conservation et l'utilisation durables des parcs précités, est en voie d'achèvement. Touchant en priorité cette région, considérée comme la plus grande zone contiguë en Afrique, le projet préconise une approche basée sur le développement de nouvelles formes de gouvernance locale permettant d'évaluer les conséquences de l'insalubrité écologique sur les écosystèmes désertiques et de proposer des mesures de gestion de la biodiversité. Mamadou Mbaye, représentant résident du Programme pour les Nations unies pour le développement (PNUD) précisera : « Un groupe d'experts indépendants évaluera le travail effectué par l'Algérie (première phase) qui nécessitera, si besoin est, le lancement d'une deuxième phase. »


Par Nadir Iddir, El Watan (23 mars 2010)