lundi 29 mars 2010

Apprendre à problématiser d’après Joseph Llapasset


L'un des propos du projet fin d'études c'est de produire un mémoire où l'apport théorique de l'étudiant doit transparaître clairement. Pour cela, le futur architecte doit être en mesure de formuler une problématique à même de lui fournir les arguments théoriques essentiels à la projection. Chose qui peut sembler parfois inaccessible à bon nombre d'étudiants. Dans ce site on a mis à disposition des étudiants un texte de Joseph Llapasset expliquant un peu comment on peut y procéder...



Aborder un projet en architecture revient souvent à poser une ou plusieurs problématiques. L'architecture, comme un langage cherche avant tout à répondre à cette problématique. Nous allons vous apprendre à travers ce tutoriel à problématiser.

Tout d'abord il faut se poser la question :Qu'est-ce qu'un problème ? Dans un premier temps, vous savez que vous êtes face à un problème lorsqu'il vous est impossible de répondre directement par "oui" ou par "non".

Un problème naît lorsqu'il met en relation deux ou plusieurs concepts. Mais généralement nous avons du mal à relier les différents concepts entre eux, par exemple, on s'attend à passer aisément du concept foule au concept de société ou de compagnie. La surprise est de constater la possibilité d'être isolé au milieu d'une foule. D'où le problème, la ville est-elle un désert ?

La méthode est d'arriver à déterminer un problème suffisemment défini pour pouvoir ensuite nous orienter ensuite vers des recherches. Par exemple, "La ville (X) lieu de rencontre (Y) ?" avec (x)=place, carrefour, café, rues, commerces... etc... avec (y)=lieu, personnes, social, espace, limites, associations, ...etc...

Telle quelle, cette question ne pose pas de problème car on passe aisément de X à Y (ville = place, carrefour, café, associations, réunions, accueil... etc). Mais "La ville est-elle nécessairement un lieu de sociabilité ?" nous renvoie à un problème car le passage de X à Y n'est pas évident : comment se fait-il que dans la ville se manifeste une sociabilité insociable ? D'où une série de problèmes : La violence dans la ville. L'ennui dans la ville. Croissance et délinquance dans la ville. Mélange et exclusion. Circulation et bouchons. Commodités et éloignement croissant. Ville de la désintégration sociale, de l'absence de relations, de la liberté, de l'anonymat protecteur, de l'affirmation individuelle... Ville d'une liberté irrespirable. Ville attrayante et décevante, en mouvement perpétuel sous le fouet de l'utopie. Ville de lumière (éclairage) et ville des lumières (de la raison) ?

Conclusion : Dans tous les cas le passage d'un concept à l'autre (la solution du problème) exige une réflexion et une enquête.(L'enquête qui peut être remplacée par votre culture que vous assimilez au cours des années)

Source : Aroot (15 mars 2002)

خروقات في مسابقة توظيف بجامعة قسنطينة للعلوم الإسلامية

نشرت اليوم جريدة الخبر رسالة  تضمنت شكوى مواطن  يرجو فيها رئيس  الجهورية  التدخل العاجل لوضع حد لما يحدث بجامعة الأمير عبد القادر للعلوم الإسلامية بقسنطينة. قجور عنتر، طالب سنة ثالثة دكتوراه ناشد  الرئيس التدخل أو إعطاء تعليمات من أجل إلغاء نتائج هذه المسابقة وإعادة إجرائها بطريقة قانونية ونزيهة.

Afficher l'image en taille réelleيشرفني فخامة رئيس الجمهورية أن أتوجه إليكم بهذه الرسالة راجيا منكم التدخل العاجل لوضع حد لما يحدث بجامعة الأمير عبد القادر للعلوم الإسلامية بقسنطينة، وكذا تمكيني من إرجاع حقي في مسابقة التوظيف الخاصة بالأساتذة المساعدين ''صنف ب'' والذي سلب مني ظلما ودون أي وجه حق. فبعد أن يئست من ظلم الإدارة وردودها الجافة، قررت أن أراسلكم فخامة الرئيس علي أجد العدل والإنصاف عندكم.

حيث إني أجريت مسابقة التوظيف للأساتذة المساعدين ''صنف ب''، تخصص مقارنة الأديان بتاريخ 16 نوفمبر 2009 وكانت كل المعطيات تدل على أني هو من يكون على رأس قائمة الناجين، إلا أن المسؤولين أرادوا غير ذلك. فبعد أن اطلعت على سلم التنقيط، بعد رفض الإدارة رغم أن هذا من حقي قانونا، علمت أن المشرفين على المسابقة وحتى يتسنى لهم إقصائي لم يحتسبوا لي تسجيلات في مرحلة الدكتوراه ولا التسجيل الثاني والثالث، رغم أن القانون الوزاري ينص صراحة وبوضوح على أن من يملك ثلاثة تسجيلات له خمس نقاط كاملة وكل الجامعات الجزائرية طبقت هذا القانون إلا جامعتنا. كما أن هذه المسابقة تحومها منذ البداية خروقات أذكر منها أن وصل الاستدعاء الخاص بالمشاركة فيها لم يصلني إلا متأخرا، بل إن بعض الزملاء لم يصلهم إطلاقا، وبالإضافة إلى ذلك فإن القانون الخاص بمسابقة التوظيف ينص على أن المترشح من حقه حينما يسلم ملفه للترشح للمسابقة، أن تسلمه الإدارة وثيقة تكشف جميع الأوراق المسلمة لها، وهذا الإجراء معمول به في جميع الجامعات الجزائرية إلا جامعتنا. ومن جانب آخر ينص القانون على أن نتائج المسابقة يجب أن تعلن وتعلق حتى يستطيع المترشحون الاطلاع عليها وحتى يتمكن المترشح المظلوم من تقديم الطعن في الآجال القانونية المحددة، إلا أن إدارتنا لا تعمل بهذا الإجراء، ورغم ذلك فقد قدمت الطعن في وقته القانوني.

وبناء على كل ما سبق ذكره، أناشدكم فخامة الرئيس التدخل أو إعطاء تعليمات من أجل إلغاء نتائج هذه المسابقة وإعادة إجرائها بطريقة قانونية ونزيهة، علما بأنني عندما حاولت مقابلة مسؤول كليتنا لأقدم له الاعتراض على النتيجة تعرضت لمعاملة غير لائقة، لذا أملي فيكم كبير فخامة الرئيس ورجائي منكم أكبر والسلام عليكم ورحمة الله تعالى وبركاته.

قجور عنتر، طالب سنة ثالثة دكتوراه

الخبر 29 مارس 2010


jeudi 25 mars 2010

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mardi 23 mars 2010

L’Algérie dénonce "la biopiraterie"

Parcs de l'Ahaggar et du Tassili : L'Algérie dénonce « la biopiraterie »

Parcs de l'Ahaggar et du Tassili : L'Algérie dénonce « la  biopiraterie »La ministre de la Culture, Khalida Toumi, dénonce le phénomène de « biopiraterie » qui est « un impérialisme vert, dont on a connu que les premiers effleurements », à l'occasion des journées d'information sur la conservation de la biodiversité dans les parcs de l'Ahaggar et du Tassili inaugurées hier à Tamanrasset.


Dans une allocution lue (en son nom) par Mourad Betrouni, directeur de la protection légale et de la valorisation du patrimoine culturel, les efforts des experts et des agents des Offices des deux parcs ont été salués dans leur mission de protéger ce patrimoine. Contre l'écologisme ambiant, Mme Toumi a affirmé que la diversité biologique, animale et végétale, recouvre, pour le cas de l'Ahaggar, des significations qui ne sauraient être vues sous le seul prisme de l'écosystème. La ministre égratignera au passage quelques experts sourcilleux. « Lorsque nous parlons de l'Ahaggar et du Tassili, nous semblons oublier que nous sommes dans les wilayas de Tamanrasset et d'Illizi et que cette réalité cache une signification que les experts étrangers ne comprennent pas le plus souvent. Le développement économique de ces régions ne saurait être antinomique avec la préservation des valeurs culturelles », assènera-t-elle en se prononçant contre le pillage, le gribouillage et les graffitis ainsi que l'arrachage de parois peintes ou gravées.

Lancée en 2005, la première phase du projet de la conservation de la biodiversité, qui préconise la conservation et l'utilisation durables des parcs précités, est en voie d'achèvement. Touchant en priorité cette région, considérée comme la plus grande zone contiguë en Afrique, le projet préconise une approche basée sur le développement de nouvelles formes de gouvernance locale permettant d'évaluer les conséquences de l'insalubrité écologique sur les écosystèmes désertiques et de proposer des mesures de gestion de la biodiversité. Mamadou Mbaye, représentant résident du Programme pour les Nations unies pour le développement (PNUD) précisera : « Un groupe d'experts indépendants évaluera le travail effectué par l'Algérie (première phase) qui nécessitera, si besoin est, le lancement d'une deuxième phase. »


Par Nadir Iddir, El Watan (23 mars 2010)

L’air du temps des intégrismes identitaires

"L’air du temps des intégrismes identitaires de part et d’autre de la Méditerranée"


L'air du temps des intégrismes identitaires de part et d'autre de  la Méditerranée Bien que n'ayant pas coutume d'intervenir dans le débat algéro-algérien, je me permets d'exprimer mon accord avec l'article mesuré, nuancé et pertinent, que Yassine Temlali vient de publier dans El Watan (9-10 mars 2010) pour remettre à leur place les dénonciateurs accrédités du « lobby francophone ».


C'est que les lièvres que soulève M. Temlali s'élancent de terriers qui sont loin d'être seulement algériens. L'historien de l'Algérie que je m'efforce d'être est révulsé par les taxinomies simplistes : « francophones » versus « arabophones » : il y a autant de gens niais que d'intelligents parmi ceux-ci qu'il n'yen a parmi ceux-là : Georges Brassens aurait dit que, comme le temps1, la langue ne fait rien à l'affaire. Les exemples ne manquent pas d'Algériens qui sont à la fois « arabophones » et « francophones » : on peut se mouvoir dans la diglossie, être bilingue, trilingue, plurilingue... sans perdre son âme. Encore faut-il définir ce qu'est une âme identitaire.

Cultures des marges

J'ai tenté de me mettre à l'arabe il y a plus de 40 ans : à mon sens, on ne peut être historien de l'Algérie si l'on ignore l'arabe. Mais mea culpa : je ne suis jamais vraiment parvenu à me mettre décisivement à flot dans la langue de Sindbad le marin, malgré mes études à la section d'arabe de l'université de Nancy, malgré mon semestre sabbatique au Caire en 1988. Je m'exprime par exemple avec bien plus de facilité en italien qu'en arabe, même si mon italien n'est pas parfait. En effet, quand bien même ma carte d'identité porte que je suis français, je suis issu d'une famille où, ni du côté maternel ni du côté paternel, le français n'était la langue parlée originelle : côté maternel, c'était le nord-occitan bas-auvergnat, côté paternel c'était le provençal alpin, le « gavot », ou simplement l'alpin qui était parlé dans la Haute Durance et chez les cousins des « vallées vaudoises » (valli valdese) du Haut Piémont, eux étaient de nationalité italienne. Et l'occitan est, plus encore que du français, proche de l'italien, du catalan, de l'espagnol... Les cultures des marges, cela existe dans l'histoire. On ne s'attardera pas à élucider si les frontaliers Beni Snassen sont des « Berbères » ou des « Arabes », s'ils sont des « Marocains » ou des « Algériens ». Le premier président de la République algérienne, Ahmed Ben Bella, frontalier de Maghnia, est d'ascendance marocaine, de lignage marrakshî – quelques surs – patriotes algériens lui en ont fait le reproche, à lui, l'un des neuf chefs historiques de la thawra algérienne de 1954.

De l'autre côté de la Méditerranée, gens des marges eux aussi, deux célébrités de l'édification nationale italienne : le héros national Garibaldi était de Nice – cité occitanophone et non italophone – et Cavour, Piémontais d'ascendance maternelle savoyarde, avait fait ses études en français, à Genève, et il maîtrisait plutôt mieux le français que l'italien... Il fut pourtant le fondateur du royaume d'Italie en 1860. J'ai pour ma part fait la plus grande partie de ma carrière à l'université de Nancy où j'ai vécu trois décennies. La frontière linguistique entre français et dialecte alémanique n'est qu'à 47 km à l'est de la place Stanislas. Celui qui est tenu pour l'un des pères de l'Europe, Robert Schuman (1886-1963), était un homme des marges, citoyen du 2e Reich allemand jusqu'au retour dans le giron français de l'Alsace et de la Lorraine septentrionale en 1919. Allemand, il l'était, culturellement, mais il se sentait à la fois luxembourgeois et français, et il avait de la famille de part et d'autre de la frontière. Aujourd'hui encore, dans la plus prestigieuse école du Grand Duché, l'Athénée de Luxembourg, on continue à former des bilingues français-allemand accomplis. L'un des meilleurs amis, tant sur le plan personnel que politique, de Robert Schuman, lui aussi promoteur de l'idée européenne, Alcide de Gasperi (1881-1954), était de même un homme des marges : italophone, mais né à deux pas de la frontière linguistique italien-allemand, dans le Trentin, où il était né alors que (cela jusqu'en 1919) sa province faisait partie de l'empire d' Autriche-Hongrie il fut député autrichien à Vienne et élu au parlement tyrolien à Innsbruck. Ce bilingue italienallemand pouvait sans difficultés converser avec Robert Schuman, parfait bilingue français-allemand. Revenons aux bords du Nil : j'ai compulsé à Dar al-Kutub en avril-juin 1988, au sujet de l'infijâr de novembre 1954, divers documents. Plusieurs témoignaient, chez nombre de journalistes et analystes, hommes de pouvoir et autres agents des Mukhabarât, de peu d'intérêt pour le Maghreb en général, et pour l'Algérie en particulier, sauf à y puiser une clientèle de soutiens politiques. J'ai même le souvenir d'articles et de rapports égyptiens où leurs auteurs pensaient, dans leur suffisante ignorance, qu'al-Jazâ'ir, ce n'était pas autre chose que « les îles », un archipel, une sorte d'Indonésie maghrébine si l'on veut... Et il m'est arrivé couramment, en discutant avec des Égyptiens, d'entendre cette assertion selon laquelle les Algériens n'étaient pas des Arabes, mais des Français, même s'ils condescendaient parfois à admettre qu'ils avaient pu être peu ou prou arabes dans une vie antérieure ; des Français, donc, à tout le moins des francisés qui s'étaient rebellés contre la France parce que la France, justement, ne voulait pas qu'ils soient Français. On m'a ressorti, aussi, plus d'une fois, à titre de preuve, telle conférence de presse tenue en français au Caire par Ferhat Abbas après qu'il eut rallié le FLN au printemps 1956 : pour des Égyptiens, c'était incompréhensible : un Arabe, ça parle arabe.

Bureaucratie Arabe

Le patron des Mukhabarât pour les relations avec le Maghreb, le major Fathi al-Dib, écrit dans ses mémoires (Gamal Abd el Nasser et la révolution algérienne, Paris, L'Harmattan, 1985, traduit de l'original en arabe publié peu auparavant au Caire par Dâr al-Mustaqbal) que, pour converser avec son partenaire algérien favori, le futur président Ahmed Ben Bella, il s'assurait le concours de son épouse, parfaitement francophone : il lui faisait faire office d'interprète. Peut-être le président Ben Bella ne maîtrisait-il alors en effet pas pleinement l'arabe régulier ; mais, s'il avait fait un effort, le major Fathi al-Dib aurait sans doute été à même de comprendre sans difficultés démesurées l'arabe de son interlocuteur algérien, lequel n'osa peut-être pas l'employer face à un bureaucrate arabe aussi prééminent (?). De son côté, Ferhat Abbâs aurait pu risquer de s'exprimer dans le dialecte arabe de son pays kutama, mais au risque de susciter des railleries : cela risquait de faire moins baldî que balid. Mais au moins le président du premier GPRA (il fut investi à ce poste en septembre 1958) n'aurait pas risqué d'être assimilé à ces « francophones » qu'un certain sens commun simpliste assimile de nos jours outrageusement au hizb fransa. Ce que l'historien peut affirmer c'est que, en histoire, l'identité n'existe que sous la forme d'identifications, mouvantes, sans cesse en évolution, jamais fixées, révisables, et aussi multiples : un humain n'est à la seconde S plus tout à fait le même que celui qu'il était à la seconde S - 1 ; et les identités multiples, même dans notre dunyâ mondialisée et d'apparence uniformisée, sont beaucoup plus la règle que l'exception. La mixité est un fait dans le monde entier, en Algérie, en France, et bien ailleurs. A l'époque coloniale, les enfants algériens n'ont jamais cessé ni de parler leur arabe ou/et leur berbère, ni de fréquenter l'école coranique ; mais, aussi, les rares jeunes gens chanceux qui eurent accès au système d'enseignement français ont aussi appris à maîtriser parfois remarquablement le français, et à réfléchir avec des maîtres français qui les ont souvent marqués. Cela ne veut pas pour autant dire qu'ils aient été français. On peut être, et l'on est souvent deux choses, et plus, à la fois.

Identités multiples

C'est entre autres le cas des frontaliers qui ont parfois des parents des deux côtés d'une frontière et qui parlent la même langue, même s'ils n'apprennent pas la même à l'école : le platt de Forbach (France) est le même dialecte germanique que, à 11 km de là, celui de Saarbrücken (Allemagne) ; le gavot des Alpes du Sud est le même à Saint Véran (France) qu'à Châteaudauphin/Casteldelfino (Italie), à 20 km à vol d'oiseau, mais on y apprend l'italien à l'école ; à Saint Véran et à Forbach, on y apprend le français, à Saarbrücken l'allemand... Les intégristes de « l'identité nationale » assènent qu'appartenance et identité sont synonymes, ce qui est radicalement faux. Le premier mouvement politique du nationalisme algérien, l'Étoile nord-africaine, a été fondé à Paris en 1926. La compagne du za'îm Messali Hadj, Emilie Busquant, était la fille aînée d'un mineur anarchosyndicaliste de Neuves-Maisons – à 12 km au sud de Nancy, Elle y est inhumée ; sur sa tombe, une simple mention : « Madame Messali ». Le philosophe Michel Serres – né à Agen, en terre occitanophone – a finement montré combien composites étaient les humains, qui sont autant d'habits d'Arlequin constitués de tas de bouts de tissus divers, cousus ensemble tout au long de leurs vies, Ceci dit, les Algériens des nouvelles générations sont bien différents de ceux de l'époque coloniale. Sur le plan de la langue, quoi qu'on puisse penser de la manière dont a été conçue et conduite une arabisation marquée d'idéologie, l'arabe est bien maintenant la langue de culture majeure des jeunes générations. Mais cela ne les empêche pas d'être à l'écoute, aussi, de l'outreMéditerranée, et, depuis la révolution internet, du monde entier. Et eux aussi sont des produits de la mixité : un jeune téléspectateur algérien ne zappe-t-il pas en continu de France 2 à al-Jazîra ? Et quelle famille algérienne n'a pas des parents dans l'hexagone ? L'histoire, ni de l'Algérie ni même de la France, perdrait en intelligibilité si l'on n'avait pas présent à l'esprit l'importance de l'émigration/immigration algérienne en France. Que cela plaise ou non, comme tant d'autres sociétés, comme tant d'autres nations, l'Algérie est diverse et multiple, Ce sont là des valeurs qui, précisément, font sa richesse et façonnent le socle de son identité ; cela aux antipodes des langues de bois de la stigmatisation ordinaire qui renvoient, en symétrie transméditerranéenne, à cette bévue innommable qu'a été la loi du 23 février 2005, dont l'article 4, aujourd'hui supprimé (yâ al farab. !), célébrait les « aspects positifs de la présence française outre-mer » ; et aujourd'hui aux insanités discriminatoires de « l'identité nationale » avec lesquelles Sarkozy a tenté de siphonner le Front national de Le Pen – en vain, on l'a vu aux élections régionales de mars 2010.

A l'automne 2009, le ministère de la Défense a osé coéditer, avec Albin Michel et la chaîne Histoire, le luxueux et grandiloquent album signé Patrick Buisson, conseiller du président de la République Nicolas Sarkozy, La Guerre d'Algérie, qui est un hymne à contretemps à l'Algérie française, une résurgence caricaturale de nostalgérie coloniale. Et (paradoxale ironie et/ou logique structurelle compensatoire ?), la diversité est lovée en France chez tels ténors de l'intégrisme identitaire : le ministre de « l'identité nationale et de l'immigration », le transfuge du parti socialiste et fringant quinqua Eric Besson, est né à Marrakech, il a passé son enfance et son adolescence au Maroc, et il est d'origine libanaise par sa mère. Tous les pays, au demeurant, n'ont-ils pas leurs Le Pen, leurs Sarkozy, leurs Buisson, leurs Besson ? Je crois assez bien connaître les « identitaires nationaux », ces intégristes idéologiques familiers de la tonitruance politico-médiatique au nord de la Méditerranée. A en juger par ce qu'il écrit, un journaliste comme Yassine Temlali est à coup sûr plus expert que moi pour identifier ceux qui, symétriquement, s'affichent et s'ébrouent sur les mêmes terrains au sud de cette mer moyenne (al bahr al-mutawassit) qui fut le théâtre de l'échange et du contact des civilisations. Les politiques dignes de ce nom d'aujourd'hui devraient s'attacher des deux côtés à revivifier et à embellir la scène de ce théâtre au lieu de se bloquer, sottement et dangereusement, sur les calculs de leurs intégrismes identitaires respectifs.

L'auteur est : Ancien enseignant à l'université de Constantine Professeur émérite de l'université de Nancy II

1 Cf le refrain de l'une de ses plus célèbres chansons : « Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con, jeunes cons de la dernière averse, vieux cons des neiges d'antan ».

Les intertitres sont de la rédaction du journal El Watan dans lequel cette contribution a été publiée.


Par Gilbert Meynier, El Watan du 23 mars 2010

lundi 22 mars 2010

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samedi 20 mars 2010

L’apport de l’islam à la civilisation humaine : L’architecture et les arts plastiques

L'épanouissement de l'art musulman est un des processus les plus rapides que l'histoire ait enregistré. Au début de l'ère de l'Hégire cet art était inexistant. Il naquit de la fusion des styles que les Arabes trouvèrent au cours de leurs conquêtes dans les pays de l'Orient méditerranéen. Une fois constitué, il ne tarda pas à se propager à travers le vaste empire des khalifes. Les formules de cet art nouveau furent heureusement modifiées et enrichies par divers peuples qui faisaient partie de la communauté islamique, selon leur propre génie et les influences étrangères qu'ils subirent.

Ainsi les monuments historiques du Caire ou de Cordoue peuvent être confondus avec ceux de Samarkand ou de Dehli. Le sobre équilibre des plans et des volumes, la rigueur architecturale des monuments d'Alep et de Dumas différent de la fantaisie luxueuse des palais de Grenade ou de Séville.

L'intelligence abstraite des hommes du désert s'exprime dans les lignes géométriques de l'arabesque ; les faïences émaillées et fleuries d'Ispahan reflètent les rêves poétiques de l'iran.

Mais la diversité n'exclut nullement l'unité. Le style musulman est aisément reconnaissable entre tous. Cette unité résulte de l'unité spirituelle de la communauté islamique et de la sensibilité particulière créée par l'enseignement coranique. C'est la religion qui contribue à donner à l'art musulman son caractère fortement spiritualiste et abstrait qu'on lui reconnait. Il se manifeste surtout dans les conceptions architecturales des artistes musulmans et dans le dessin arabesque.

Notre jugement sur l'art musulman est rendu difficile par le fait qu'il ne subsiste que peu de monuments de l'architecture civile. Aucune trace ne reste malheureusement des anciens monuments de Bagdad, mais les très nombreux témoignages historiques nous décrivent la ville comme une merveille de beauté. La dévastation des Mongols sous Houlagou en 1258, a, hélas, tout détruit, de telle sorte qu'il est impossible aujourd'hui de reconnaître même l'emplacement de la plupart des palais. Seuls les chroniques et les inventaires nous évoquent les splendeurs dignes des "Mille et Une Nuits". Ces raffinements de luxe risqueraient de paraître invraisemblables s'ils n'étaient confirmés par les monuments comme l'Alhambra de Grenade et l'Alcazar de Séville. Et pourtant, l'Alhambra, qui reste encore de nos jours un pur enchantement des yeux de par son caractère intime, ne pouvait, sans doute, pas rivaliser avec d'autres palais à jamais disparus et dont nous possédons encore la description. Ainsi on Espagne même la Madinat Az-Zahra qu'Abdour-Rahman An Nassir fit construire en l'honneur de sa favorite qui portait le nom de Zahra.

C'est donc l'art sacré musulman - les mosquées - qui nous témoigne du caractère monumental et des splendeurs ornementales de l'architecture islamique du passé. L'influence de cette architecture sur l'architecture médiévale des églises et des châteaux est incontestable.

L'Espagne du Moyen Age avait repris fidèlement la plupart des traditions artistiques de l'Andalousie directement soumise à la domination arabe. De même l'influence sur l'art italien fut considérable par suite de l'implantation des Arabes en Sicile. En France elle passa par la Septimanie. Les travaux d'Emile Mâle, qui font autorité, témoignent de son importance.

M. Mâle a mis en lumière des suggestions analogues entre l'art musulman et certains éléments de l'architecture romane. C'est ainsi que certaines formes très caractéristiques de l'art musulman : l'arc trèflé, les modulons à copeaux, un ornement d'aspect très spécial, coupole en forme de fleur épanouie et le revêtement mosaïque dans le style oriental s'observent en Auvergne, à Notre-Dame- Du-Port et à Clermont. Des mosaïques à la manière musulmane et des modillons à copeaux s'observent dans nombre d autres églises on Auvergne.

L'influence de la mosquée de Cordoue est évidente a Notre-Dame-Du-Puy. « Ce ne peut être par hasard que l'on rencontre à la cathédrale du Puy l'art Tréflé, l'arc à feston, l'arc on fer à cheval et les claveaux à deux couleurs de là mosquée de Cordoue. L'origine orientale de toutes ces formes est attestée par les caractère arabes qui servent de cadres à la porte. La façade polychrome l'arc double à la manière si particulière de la mosquée de Cordoue et les coupoles sur trompes nous ramènent aussi à l'Andalousie"

Dans la partie générale de cette étude nous avons eu l'occasion de mentionner l'influence musulmane sur les arts industriels. C'est dans les "arts mineurs" qu'elle fut prépondérante. Les objets de luxe fabriqués par les habiles artisans de l'islam éblouirent les Occidentaux. De nombreux objets subsistent dans des trésors royaux ou ecclésiastiques.

Les coupes et les aiguières taillées dans le cristal de roche et les verres émaillés aux couleurs vives semblent avoir joui d'une vogue spéciale, de même que les cuivres incrustés, les armes, les tapis, les étoffes et surtout les soieries, dont les plus belles furent employées dans des vêtements royaux et sacerdotaux tel le manteau de couronnement des empereurs romains germaniques ou cette belle chasuble du Musée des Arts Décoratifs à Paris.

L'influence que la sculpture seldjoukide de sujets animés crée dans les arts industriels

Voici en quels termes F. Diez, dans son ouvrage savant sur l'art musulman, expose de l'influence que la sculpture seldjoukide de sujets animés aurait exercée sur l'Europe :

« La grande importance artistique de cette ornementation turco-islamique au moyen de sujets animés consiste dans son extension à toute l'Europe septentrionale. L'explication de ce style ornemental dans le Haut Moyen Age doit être recherchée dans le déplacement des voies commerciales mondiales du Sud au Nord à la suite des migrations turques et de leur avance constante vers l'Ouest. Une route commerciale allait de l'Asie Mineure vers le Nord, en passant au sud de l'Oural ou en le traversant, de l'Allemagne orientale et de la Mer Baltique vers l'Angleterre. Des villes marchandes comme Hambourg, Lübeck, Riga et Novgorod furent fondées dans la seconde moitié du XII siècle.Vladimir et Sousdal, à l'est de Moscou, surpassèrent Kiev en importance. Les anciennes façades d'églises de ces deux villes sont encore aujourd'hui des témoignages de ce style décoratif turco-islamique pénétrant on Europe »

Rappelons enfin, en passant, le rôle primordial de l'art musulman dans la formatîon de l'art et de la terminologie héraldique.

Ainsi l'arbre de vie, symbole cher à l'ésotérisme oriental, souvent représonté flanqué d'animaux affrontés, se trouve dans des sculptures de chapitaux et des bas-reliefs, comme à Saint-Laurent de Gronoble, Saint-Etienne de Beauvais, Saint-Brice de Chartres, Notre-Dame-de-la-Couture au Mans et dans beaucoup d'autres église.

Le même thème se retrouve souvent dans les tissus, des cristaux, des ivoires, des enluminures. Dans la Bible de Charles Le Chauve, ce sont des lions qui sont disposés aux côtés de l'arbre sacré ; dans l'Evangéliaire de Lothaire, ce sont des guépards - preuve supplémentaire de l'origine orientale du motif qui inspira l'artiste. On trouva des animaux affrontés, sans l'arbre de vie, entre autres à la Trinité de Caen, à Saint-Germain-Des-Prés à Paris et ailleurs. Les groupes de deux animaux s'entredévorant, les animaux mystiques comme le griffon, l'oiseau à tête humaine et l'aigle bicéphale ont aussi été transmis par l'art musulman, de même que les fleurs stylisées on forme de palmette qui paraîssaient à l'époque carolingienne.

Il ne s'agit là que de thèmes très originaux, fortement individualisés, faciles à reconnaître. Mais l'art décoratif musulman est essentiellement fait d'assemblage de lignes. Dès lors il est difficile de déceler si telle ou telle combinaison n'a pas été reprise par l'Occident, plus ou moins remaniée. De tels emprunts pourtant durent exister puisque l'on retrouve dans l'art roman des motifs qui s'inspirent nettement des inscriptions arabes, à tel point qu'on a pu lire certaines d'entre elles. On en trouve par exemple à La Voûte Chilhac en Haute-Loire, dans des chapiteaux de Toulouse et de Saint-Guilhem-le-Désert, dans un bas-relief du musée de Lyon.

Une porte de la cathédrale du Puy est entourée d'une frise qui affirme « Ma Sha Allah » (Voilà ce que Dieu a bien voulu). A propos de ces frises d'inscriptions arabes, il est curieux de noter qu'on peut voir au British Museum une croix Irlandaise du IXe siècle portant en son milieu les mots « Bism Allah » (Au nom de Dieu) et qu'il y a dans la sacristie de la cathédrale de Milan, sur les portes de Saint-Pierre commandées par le pape Eugène IV, des inscriptions arabes autour de la tête du Christ et sur les vêtements de saint Pierre et de saint Paul.

Source : islam-fraternet.com

Définir un terme en utilisant Google

Le moteur de recherche Google dispose de plein de fonctionnalités qui permettent d'exploiter toutes les possibilités de recherche. En utilisant la syntaxe adéquate on ne peut que aimer la navigation à travers la toile. Dans cet article, on vous présente une fonctionnalité que tout étudiant en architecture, ou n'importe quelle autre filière, se doit de connaître, puisqu'elle va énormément nous aider à l'heure d'effectuer des recherches dans le net, notamment celles qui nous permettent de réaliser des exposés ou des recherches bibliographiques.
 

Il s'agit de la fonctionnalité appelée "define" qui fait de google un agréable dictionnaire, ou mieux encore, le plus grand dictionnaire en ligne et le plus pratique. En utilisant ce terme c'est à dire define suivi de deux points de suspension " :", on peut définir n'importe quel terme en français. Et ce, depuis au moins 2005(Google offre une palette en plusieurs langues).

Comment ?

En insérant dans la zone de texte le terme que l'on cherche à définir après « define » suivi de deux points de suspension « :» comme suit : , Google va nous renvoyer vers une page où l'on peut trouver les principales définitions proposées par les différentes encyclopédies opérant via internet.

Exemple : La dernière fois que j'ai eu à définir un mot qui m'était totalement étrange, je n'ai pas paniqué. J'ai juste inséré le mot en question dans la zone de texte de ma toolbar Google. Résultat : le mot idiosyncrasie ne m'a jamais été aussi familier.

En cliquant sur recherche, google va nous renvoyer vers cette page

Remarque

Vous pouvez amplifiez votre recherche en faisant suivre define par le terme dont vous cherchez la définition sans les deux point de suspension. Vous aurez la définition du terme recherché ainsi que les résultats de la recherche associée.

 

En d'autres termes : L'utilisation lors d'une recherche du mot define (exemple «  define idiosyncrasie  ») vous permettra de visualiser la définition du terme idiosyncrasie ainsi que les résultats de la recherche associée tandis que la recherche avec define:mot (exemple «  define:idiosyncrasie  ») vous retournera uniquement la page de définition.

Exemples de termes en relation avec l'architecture :

Cliquez sur le bouton Recherche Google pour voir les résultats. Vous pouvez même changer les mots présentés ici à titre d'exemple (post-moderne et Jean Nouvel).

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De ce mode, vous pouvez même chercher des noms propres tel que "Jean Nouvel" (ici à titre d'exemple).

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P.-S.

Si vous avez installé dans votre browser une barre d'outils disposant de Google comme moteur de recherche, la navigation par internet ne sera qu'un jeu d'enfant.

Apprendre une langue étrangère pour mieux connaitre la sienne

Afficher l'image en taille réelle« L'enseignement des langes étrangères devient incontournable et connaît un redéploiement sans précédent à travers le monde ; dû certainement à l'accroissement des échanges et le flux rapide des connaissances, au regroupement des états en série d'ensembles géostratégiques et aux effets de la mondialisation »

Malgré les divergences des pédagogues sur la question, la tendance est aujourd'hui à l'introduction précoce de l'enseignement des langues étrangères. Apprendre aux enfants une langue dès leur plus jeune âge, c'est les doter d'atouts indispensables pour réussir.

L'expression « avancer l'âge de l'enseignement d'une langue » peut prendre plusieurs significations. Elle réfère, entre autres, à l'hypothèse que l'âge d'apprentissage peut constituer un facteur déterminant pour que cet enseignement soit efficace.

A quoi cela sert de parler ? Qu'est-ce- qu'une langue ? Est ce que tout le monde parle la même langue ? Pourquoi ? Qu'est ce qui différencie les langues entre-elles ? Quelles sont les langues que tu connais ? Avec qui parles-tu ? Comment apprend-t-on les langues ?

Voilà quelques questions fondamentales rarement discutées en classe et pourtant tellement essentielles à la motivation des élèves pour l'apprentissage des langues.

Ces interrogations aident les élèves, sur le plan pédagogique, à la compréhension de la fonction du langage comme moyen de communication et à l'ouverture à la diversité, car les langues, quoiqu'elles soient nombreuses, elles sont d'égal statut.

C'est là une des orientations qui s'impose si l'on veut s'engager dans une véritable éducation aux langues, indispensable pour créer les conditions d'un apprentissage ouvert et efficace en adéquation avec la réalité des sociétés multiculturelles actuelles.

En réalité, si l'on veut apprendre une langue étrangère, la porte de la classe doit s'ouvrir à la réalité et aux foisonnements des situations de la vie pour rendre cette langue bien vivante .Car c'est l'utilisateur de la langue ou l'usager qui est au cœur du processus et non le contenu linguistique.

Au delà des manuels et des automatismes de langue, au delà de l'aspect « communication » et de sa réelle nécessité, l'apprentissage d'une langue étrangère nécessite une prise de conscience de l'enseignant pour véhiculer une culture d'ouverture. Son objectif principal est de faire vivre aux élèves la langue non comme une matière scolaire imposée, mais comme un vecteur d'échange interculturel dans une optique de citoyenneté et de là, leur permettre de dépasser leur appréhension vis-à-vis de l'autre.

De ce fait, il est impossible de séparer le linguistique du culturel, il s'agit d'entrer dans la culture de l'autre, par le biais de la langue.

En définitive, l'apprentissage des langues permet de connaître beaucoup mieux la sienne dans la mesure où cela conduit à passer par la traduction et à mieux voir de quelle façon ce qui s'exprime ainsi dans la langue que l'on connaît mieux,c'est-à-dire la langue maternelle, s'exprime autrement dans une autre.

LALIBI Brahim, Elmourabbi (Nov-Dec 2007)

vendredi 19 mars 2010

Raymond FISCHER (1898-1988)

Comptant parmi les rares architectes français à avoir rejoint dans les années 1920 les rangs de l'avant-garde la plus radicale, Raymond Fischer fut à la fois un ardent polémiste et un artiste inspiré. La poursuite d'une carrière plus conventionnelle, à partir de la reconstruction et jusqu'à sa cessation d'activité dans les années 1960, masque 1'originalité de son apport aux années héroïques du mouvement moderne en France.

Élève de l'atelier Redon à Paris, Fischer fut admis à l'École des beaux-arts en 1917 avec son ami Eugène Beaudouin qui obtiendra le Grand Prix de Rome en 1928. Moins convaincu que ce dernier des vertus de l'enseignement académique, il quittera l'École dès 1918 : « J'étais presque obligé d'abandonner les Beaux-Arts, j'avais mauvais esprit. » Décidant désormais de sa formation, il proposera sans grand succès ses services à des architectes modernistes européens, espérant ainsi contribuer à renouer les liens intellectuels rompus par « la folie de 14-18 ». Seul Adoff Loos lui répondit « aimablement » mais n'utilisa ses services que plus tard, à l'occasion du chantier de la maison de Tristan Tzara à Paris. Il entreprit alors un voyage aux États-Unis, où il rencontra F. L. Wright à Chicago.

De retour à Paris, il « négrifia » pour Michel Roux-Spitz ou Henri Sauvage, tandis qu'il côtoyait le soir à Montparnasse les personnalités les plus diverses de l'avant-garde artistique et littéraire. Il fréquenta Hector Guimard, appréciant l'ouverture d'esprit de ce maître de l'Art nouveau qui encourageait les efforts de la génération montante pour « une architecture plate », très opposée à la sienne, du moins en apparence.

Mais la rencontre décisive fut celle de Le Corbusier : « C'était le patron, nous avons tous subi son influence. » Il racontait que Le Corbusier, exerçant son autorité sur les rangs clairsemés des modernes, fustigeait ceux qui acceptaient pour vivre de réaliser de l'architecture de « style », renonçant ainsi à éduquer la clientèle. Raymond Fischer ne se cachait pas d'avoir lui-même réalisé quelques projets « Louis V ou XVI » pour des clients souvent incultes : « Nous étions dans une époque de révolution, il fallait travailler à côté, personne ne voulait du moderne. J'ai fait des horreurs du côté de La Muette. »

Sa première commande sera un immeuble de rapport, avenue de Lamballe, en 1923. Façade lisse revêtue de pierre agrafée, sur les conseils de Roux-Spitz, appuis de fenêtres « très minces », sur les conseils cette fois de Robert Mallet-Stevens. Dès cette construction, Raymond Fischer marque sa préférence pour l'ossature à l'intérieur qui « permet une façade plus mouvementée ». En 1924 viendra sa commande de l'atelier du peintre animalier Jacques Nam, rue Nicolo, sur un terrain très difficile, où il montrera son indifférence à la symétrie dont il disait qu'elle doit être réservée aux grandes compositions, l'asymétrie permettant « une meilleure répartition des volumes dans les petites constructions ». C'est contraint par le client qu'il réalisera un hôtel particulier symétrique, rue du Belvédère à Boulogne-sur-Seine, en 1925. C'est aussi à Boulogne qu'il construira pour Mme Lubin, modiste, la seule maison par laquelle il est connu comme un moderne des années 1930, et cela parce que cette maison est mitoyenne de la célèbre villa Cook, construite en 1927 par Le Corbusier.

Raymond Fischer rapportait d'ailleurs qu'il avait eu la plus grande peine à empêcher le « maître » de le supplanter pour cette réalisation, Le Corbusier considérant qu'elle lui revenait de droit. Dans cette composition, on retrouve les traits personnels de la manière de Raymond Fischer : une conception interne faite de volumes d'inégales hauteurs imbriqués selon le principe du « Raumplan » de Loos et, desservis par des escaliers « serpentant entre les différents niveaux », une façade « expression du plan », travaillée par un ou deux parallélépipèdes saillants combinés avec un volume en creux par rapport au nu de référence de la façade.

Membre du comité de rédaction de L'Architecture d'aujourd'hui dès sa création, il écrira de nombreux articles et participera à la mémorable soirée de propagande moderniste du 14 décembre 1931 organisée par la revue à la salle Pleyel. En 1934, déçu par 1'orientation éclectique et commerciale de L'Architecture d'aujourd'hui, il fondera avec Elie Faure et Francis Jourdain L'Architecture rationnelle, qui ne sortira que trois numéros.

Dans son agence, il employait certains de ces architectes européens aux fermes convictions modernistes sans l'intervention desquels le mouvement moderne en France aurait encore moins produit. Il faut citer le Polonais François Heep, qui s'associera plus tard avec Jean Ginsberg et construira avec lui en 1932 l'immeuble du 42, avenue de Versailles, mais surtout l'Autrichien Jean Welz, qui construisit en 1934 pour la famille Zilveli une maison d'un modernisme très radical, 70, rue Georges-Lardennois. En 1932, ils signèrent ensemble un groupe d'immeubles rue de Charonne qui, bien que transformé par une récente réhabilitation, livre à l'observateur attentif sa volumétrie rigoureuse et élégante.

Au tard de sa vie, Raymond Fischer jugeait sévèrement la production dite « post-moderne », lui qui écrivait en 1930 : « Le mouvement moderne en aura fini de toutes les maladies infantiles, quand, aux méthodes empiriques et aux efforts isolés, auront fait place un travail groupé et l'industrialisation. »

Jean Louis Avril, Encyclopædia Universalis © 2000

Il est parmi les "stylistes" du prestige moderne: Richard MEIER (1934- )

Parmi les « stylistes » du prestige moderne, l'architecte Richard Meier, né à Newark (New Jersey) en 1934, lauréat du prix Pritzker (1984), a conquis une place de premier plan. En 1963, il visite l'exposition consacrée par le musée d'Art moderne de New York aux dessins et maquettes de Le Corbusier, événement qui devait décider de l'orientation de sa carrière. Il allait peu à peu, dans son activité de peintre, dans les collages qu'il effectuait dans l'atelier de son ami Frank Stella, et à l'occasion de la construction de ses premières maisons, élaborer un langage plastique sophistiqué, clairement inspiré par le purisme des années 1920, sorte d'introspection de l'architecture moderne, de retour aux sources. Les fameux « cinq points » de Le Corbusier, qu'illustre magistralement la villa Savoye construite à Poissy en 1929, lui offraient les bases d'exercices spatiaux de plus en plus savamment articulés. Dans les bâtiments qu'il construit dans les années 1970, sans renoncer à son idéal de pureté et d'abstraction, il enrichit son vocabulaire, développe la souplesse de composition jusqu'à déployer un type achevé de baroquisme d'esprit moderne. Plus que dans ses ensembles de logement (Westbeth, en 1970, ou Twin Parks, en 1974) ou son remarquable centre pour handicapés mentaux du Bronx, c'est à l'occasion de la construction de somptueuses maisons particulières ou de musées prestigieux qu'il a su donner le meilleur de son talent. Dans ses grandes villas (Smith House, Darien, Connecticut, 1967 ; Saltzmann House, East Hampton, État de New York, 1969 ; Douglas House, Harbor Springs, Michigan, 1974 ; ou encore Giovannitti, 1983), Richard Meier a prouvé une extraordinaire aisance à dresser dans des sites naturels ses constructions blanches, faites de frontalité franche et de fuites curvilinéaires, d'avancées de volumes ou de surfaces immaculées et de retraits sombres, de transparences, de grands aplats vitrés sertis dans de minces huisseries, de rambardes en tube d'acier rond évoquant les ponts de navires, de passerelles et d'escaliers métalliques. Les itinéraires que ménage l'architecte à l'intérieur de ses œuvres, ces parcours qui renouent avec la notion corbuséenne de « promenade architecturale », se retrouvent à une plus grande échelle dans le séminaire de Hartford, 1981, ou dans ce qui est peut-être une de ses réalisations les plus magistrales, l'Atheneum de New Harmony, 1979, destiné à servir de « propylée », de pavillon introductif, à une sorte de ville-musée conservant les souvenirs de la colonie utopiste de Robert Owen. Les musées de Richard Meier sont ses œuvres les plus réussies. Celui d'Atlanta (1984) , compact, massif, est l'image même de l'intériorité, dans laquelle entre le visiteur après avoir gravi une longue rampe qui le cueille à l'extérieur, pénètre l'édifice clos puis se déploie sous les verrières. Le musée des Arts décoratifs de Francfort (1985) , plus extraverti, est disposé dans un parc et structuré en liaison avec une grosse villa classique. Le projet définitif, établi en 1991, du complexe de la fondation Getty près de Los Angeles prévoit la mise en relation harmonieuse du magnifique site et des six bâtiments contenant entre autres un musée, une bibliothèque et un centre de conservation.

Le siège de Canal Plus, inauguré en 1992, est la première réalisation en France de Richard Meier. L'immeuble, situé dans le XVe arrondissement de Paris, est formé de deux corps en L réunis par un vaste atrium. On y retrouve le vocabulaire architectural qui caractérise les différents projets de l'architecte : la transparence servie par d'immenses verrières, les façades tramées et blanches, les horizontales fortement marquées.